HENRI LE SIDANER
LE SIDANER, Henri (Port-Louis, Ile Maurice, 7 août 1862 - 16 juillet 1939, Paris) :
Il est né à l’Ile Maurice où son père, Henri-Eugène Le Sidaner, originaire de Saint-Malo, est inspecteur de la branche française des Lloyd’s. A son retour en France en 1872, il vit à Dunkerque et rentre à l’Ecole des Beaux-Arts à 15 ans, envoyé par son père qui l’encourage dans sa vocation artistique. Son père meurt en 1880 à la suite d’un naufrage, Henri Le Sidaner s’installe alors à Paris et devient l’élève de Cabanel à l’Ecole nationale des Beaux-Arts. Il la quitte en 1885 car il n’apprécie plus son enseignement qu’il juge trop académique.
« Le Bar des Folies-Bergère de Manet me causa une des impressions les plus profondes que j’ai ressenti … Mais les commandements de l’Ecole me défendaient de trouver tout cela aussi beau que je l’aurai voulu. Quand je pense à cette époque de ma carrière, vrai, il me semble que j’étais empoisonné. C’est Etaples qui m’a désintoxiqué, c’est-à-dire la nature. »[1]
Il quitte Paris pour s’installer donc à Etaples de 1884 à 1893. Il y fait la connaissance de ses futurs partenaires d’exposition : Vail, Thaulow et Duhem. Son travail se développe à l’écart des mouvements de l’art contemporain et ses premiers tableaux se rattachent à une veine réaliste (sombre et triste, réalisme mêlé de mysticité confuse et de mélancolie avec pour sujet : cimetières, orphelines, scènes pieuses, vie et mort des humbles). Mais très rapidement il trouve un style personnel qui ne le relie à aucune école précisément.
En 1894, Le Sidaner revient à Paris, et donne alors à sa peinture une touche différente. Entre 1896 – année où il peint la Ronde au clair de lune - et 1900, se situe sa période nettement symboliste avec des sujets d’inspiration littéraire. Son style va évoluer pour s’intéresser aux lumières crépusculaires. Sur l’insistance de son ami Mauclair il est parti visiter Bruges et y séjourne entre 1898 et 1899. La « Venise du Nord » le marque à jamais et ancre son style. Il y trouve du mystère et une vie silencieuse derrière les murs et au fond des eaux. Par la suite, ses jardins déserts et ses villes silencieuses évoquent, dans un esprit intimiste, le mystère quotidien.
Il expose pour la première fois en 1887 au Salon des Artistes français. L’état lui achète son premier tableau (La bénédiction de la mer) au Salon de 1891 où il reçoit une bourse de voyage qui l’emmène en Italie.
A son retour à Paris il s’installe au 5, rue Emile-Allez. C’est à cette époque qu’il se lie d’amitié avec l’écrivain et critique d’art Camille Mauclair. Cette année-là, il participe au Salon de la Nationale aux côtés d’Aman-Jean, des Nabis, Cottet et Duhem. Le Sidaner resta fidèle au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts jusqu’en 1922 (en 1923 il fait partie de ceux qui créent le Salon des Tuileries), comme à la « Société Nouvelle » avec laquelle il expose dès la première année en 1900. Ces deux « institutions » sont le fief de la peinture intimiste où Le Sidaner, Laurent, Martin et Duhem trouvent une place de choix[2]. La galerie Georges Petit où se tiennent les expositions de la « Société Nouvelle » représente également un lieu majeur pour le peintre. Il a signé un contrat d’exclusivité avec cette dernière en 1899[3] et y expose jusqu’à sa liquidation et fermeture en 1933 ; ses œuvres sont alors achetées par le galeriste Georges Bernheim.
On le voit aussi exposer chez Mancini en 1897, puis à la « Libre Esthétique » à Bruxelles l’année suivante et en 1902.
Divers voyages (Venise, Londres[4], la Bretagne[5]) enrichissent son répertoire qui s’éloigne peu à peu d’une vision symboliste au profit d’un art plus décoratif que mystérieux et dont le succès ne se démentira pas. C’est à Gerberoy qu’il trouve son style et le thème essentiel de son oeuvre. Il s’y installe en 1903. À son retour de Bruges, Le Sidaner souhaite en effet se poser. Auguste Rodin lui conseille de chercher du côté de Beauvais où il va rester un an. Puis, grâce à son ami le céramiste Auguste Delaherche, il découvre Gerberoy où il loue tout d’abord une maison. Puis, en février 1904, il achète une demeure qu’il aménage à son goût et dont il façonne le jardin. Pendant près de 40 ans, il va y venir très régulièrement. Effectivement, entre ses voyages et sa demeure de Versailles, il passe la moitié de son temps dans l’Oise. C’est là qu’il va peindre la plupart de ses plus belles toiles. Et notamment ses séries célèbres de tables desservies au jardin, mises en scène avec quelques éléments indiquant une présence humaine, à peine suggérée.
C’est justement avec La Table qu’il obtient un vif succès doublé d’un achat par l’Etat au Salon de 1902 où il a exposé ses vues de Gerberoy pour la première fois.
On lui propose aussi des expositions dans le monde entier auxquelles il se rend volontiers : 1910 et 1912, il participe au jury du Carnegie Institute à Pittsburgh ; il y retourne exposer en 1921 et recevoir le prix du Carnegie Institute en 1925 (La fenêtre sur la baie) ; 1914, la Biennale de Venise lui consacre une salle entière ; 1920, il participe au Salon des Artistes français à Bruxelles ; 1921, il expose au Carnegie Institute à Pittsburgh ; 1924, il expose à la galerie d’Art belge à Bruxelles ; 1929, il fait une exposition itinérante aux Etats-Unis ; 1933, il présente une exposition particulière à la galerie Charpentier.
Il reçoit de nombreux honneurs : 1914, il est promu Officier de la Légion d’honneur ; en 1929, il est élu membre associé de l’Académie Royale de Belgique[6] et Officier de l'Ordre de Léopold ; le 1er février 1930, il est élu membre de l’Académie des BA où il succède au fauteuil de son ami Ernest Laurent ; en 1937, il devient président de l’Académie des Beaux-Arts.
Jusqu’aux dernières années de sa vie, il continue à travailler avec acharnement et à accepter de nombreuses propositions d’expositions ; le succès est toujours là. Il partage son temps entre les voyages, Gerberoy et Versailles[7] où il meurt en juillet 1939.
Beauvais, Gerberoy et Versailles. Chacune de ses résidences lui offre l’occasion d’en décliner tous les aspects, selon l’heure et la saison, avec cette touche de mystère qui le fit surnommer par le critique Charles Saunier, « le Maeterlink de la peinture »[8].
Les toiles peintes par Le Sidaner au début du siècle sont les plus représentatives de la peinture intimiste : une vision sentimentale des choses et de la nature, entre réalisme et idéalisme. Les tons sourds qu’il utilise sont alors à l’opposé de ceux, criant de couleurs, employés par les peintres de l’avant-garde. Henri Le Sidaner traduit un désir d’intériorité par la qualité de sa lumière et de ses touches toutes en harmonie. Aucune présence humaine ne trouble l’immobilité et le silence de ses paysages de villes endormies et de ses tables. Il privilégie les heures indécises, surtout celles du crépuscule « entre chien et loup » qui se traduit par des ombres vaporeuses. Cet intimiste de paysage pratique un impressionnisme doublé d’un symbolisme modéré.
Les toiles des années 20 témoignent d’une véritable maturité artistique. La touche est devenue plus franche, la lumière moins indécise, les gammes plus audacieuses et éclatantes, tout en conservant cette pâleur qui fait la signature et l’originalité de ses toiles. Les motifs restent essentiellement intimistes ; une fenêtre ou un banc suffisent.
Après sa disparition, Le Sidaner est oublié du public et des historiens, mais garde l'estime des collectionneurs anglo-saxons. La publication en 1989 du catalogue raisonné Le Sidaner - L'Oeuvre peint et gravé est une nouvelle consécration. Peu à peu sa cote remonte pour atteindre des sommes importantes. En octobre 2004 à Drouot, La Grande Porte est vendue 122.000 euros.
Il est représenté au Musée Groeninge à Bruges, aux Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles, aux États-Unis dans la Collection Phillips à Washington, à l'Indianapolis Museum of Art et dans différentes collections particulières, au Canada au Musée des Beaux-Arts de Montréal, au Pays Bas au Singer Museum de Laren, en Suisse au Musée d'art et d'histoire de Genève, en Grande-Bretagne dans différentes collections particulières, enfin en France au Musée Marmottan à Paris, au Musée des Beaux-Arts de Marseille et de Rennes, au Musée d'Art et d'Histoire de Dreux et auprès de la ville de Locronan, seule ville à posséder une oeuvre (pastel), don de l'artiste en 1933 lors de l'ouverture de son musée.
« Il a vécu en intimiste délicat et recueilli. Voir ses tableaux, c’est voir le reflet exact de son caractère et de son âme. Il ne lui est rien « arrivé », sinon un lent bonheur et finalement la gloire, comme une de ces touches dorées, légères et suprêmes qu’il pose sur la grisaille d’un site calme et silencieux ».[9]
[1] In : Gabriel MOUREY.- Des hommes devant la nature…, op. cit., p. 64.
[2] A la première exposition de la « Société » dans la grande salle de la galerie Georges Petit, Le Sidaner présente six nouvelles toiles de Bruges ; la plus importante est sans conteste L’Orangerie.
[3] En 1925, la galerie propose une grande rétrospective de son œuvre ; le catalogue est préfacé par Camille Mauclair. Une exposition particulière lui y est consacrée en 1927.
[4] Il expose à la galerie Goupil à partir de 1902, puis régulièrement après : 1905, 1906, 1908, 1909, 1910.
[5] Henri Le Sidaner découvre la Bretagne en 1913, à l'âge de 51 ans. Il est immédiatement séduit par le charme de la région. Dinan, Fougères, Landerneau, Le Croisic, Tréguier, Pont-Aven, Pontrieux, Quimper, Quimperlé... De ces villes où il séjourne régulièrement jusqu'en 1923, naissent de nombreuses oeuvres.
[6] Il bénéficie en 1931 d’une importante rétrospective à Bruxelles, inaugurée par la reine Astrid.
[7] Il avait en horreur la vie parisienne, d’attirer les amateurs dans son atelier, de recevoir, d’aller dans le monde. Il résidait à Versailles le long de l’année scolaire pour l’éducation de ses enfants, et ne restait à Gerberoy que pour les vacances.
[8] Charles SAUNIER, «La Société Nouvelle de peinture et de sculpture à la Galerie Georges Petit», La Revue Blanche, janvier-avril 1901, p. 541.
[9] Camille MAUCLAIR.- Henri Le Sidaner.- Paris : H. Floury ; Galerie Georges Petit, 1928. p. 10.
- Participations : 1900, 1901, 1902, 1904, 1905, 1906, 1907, 1909, 1910, 1912, 1913, 1914.
- Sociétaire, sans exposer : 1908
- présent en : 1918, 1919, 1921, 1922.
Il est né à l’Ile Maurice où son père, Henri-Eugène Le Sidaner, originaire de Saint-Malo, est inspecteur de la branche française des Lloyd’s. A son retour en France en 1872, il vit à Dunkerque et rentre à l’Ecole des Beaux-Arts à 15 ans, envoyé par son père qui l’encourage dans sa vocation artistique. Son père meurt en 1880 à la suite d’un naufrage, Henri Le Sidaner s’installe alors à Paris et devient l’élève de Cabanel à l’Ecole nationale des Beaux-Arts. Il la quitte en 1885 car il n’apprécie plus son enseignement qu’il juge trop académique.
« Le Bar des Folies-Bergère de Manet me causa une des impressions les plus profondes que j’ai ressenti … Mais les commandements de l’Ecole me défendaient de trouver tout cela aussi beau que je l’aurai voulu. Quand je pense à cette époque de ma carrière, vrai, il me semble que j’étais empoisonné. C’est Etaples qui m’a désintoxiqué, c’est-à-dire la nature. »[1]
Il quitte Paris pour s’installer donc à Etaples de 1884 à 1893. Il y fait la connaissance de ses futurs partenaires d’exposition : Vail, Thaulow et Duhem. Son travail se développe à l’écart des mouvements de l’art contemporain et ses premiers tableaux se rattachent à une veine réaliste (sombre et triste, réalisme mêlé de mysticité confuse et de mélancolie avec pour sujet : cimetières, orphelines, scènes pieuses, vie et mort des humbles). Mais très rapidement il trouve un style personnel qui ne le relie à aucune école précisément.
En 1894, Le Sidaner revient à Paris, et donne alors à sa peinture une touche différente. Entre 1896 – année où il peint la Ronde au clair de lune - et 1900, se situe sa période nettement symboliste avec des sujets d’inspiration littéraire. Son style va évoluer pour s’intéresser aux lumières crépusculaires. Sur l’insistance de son ami Mauclair il est parti visiter Bruges et y séjourne entre 1898 et 1899. La « Venise du Nord » le marque à jamais et ancre son style. Il y trouve du mystère et une vie silencieuse derrière les murs et au fond des eaux. Par la suite, ses jardins déserts et ses villes silencieuses évoquent, dans un esprit intimiste, le mystère quotidien.
Il expose pour la première fois en 1887 au Salon des Artistes français. L’état lui achète son premier tableau (La bénédiction de la mer) au Salon de 1891 où il reçoit une bourse de voyage qui l’emmène en Italie.
A son retour à Paris il s’installe au 5, rue Emile-Allez. C’est à cette époque qu’il se lie d’amitié avec l’écrivain et critique d’art Camille Mauclair. Cette année-là, il participe au Salon de la Nationale aux côtés d’Aman-Jean, des Nabis, Cottet et Duhem. Le Sidaner resta fidèle au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts jusqu’en 1922 (en 1923 il fait partie de ceux qui créent le Salon des Tuileries), comme à la « Société Nouvelle » avec laquelle il expose dès la première année en 1900. Ces deux « institutions » sont le fief de la peinture intimiste où Le Sidaner, Laurent, Martin et Duhem trouvent une place de choix[2]. La galerie Georges Petit où se tiennent les expositions de la « Société Nouvelle » représente également un lieu majeur pour le peintre. Il a signé un contrat d’exclusivité avec cette dernière en 1899[3] et y expose jusqu’à sa liquidation et fermeture en 1933 ; ses œuvres sont alors achetées par le galeriste Georges Bernheim.
On le voit aussi exposer chez Mancini en 1897, puis à la « Libre Esthétique » à Bruxelles l’année suivante et en 1902.
Divers voyages (Venise, Londres[4], la Bretagne[5]) enrichissent son répertoire qui s’éloigne peu à peu d’une vision symboliste au profit d’un art plus décoratif que mystérieux et dont le succès ne se démentira pas. C’est à Gerberoy qu’il trouve son style et le thème essentiel de son oeuvre. Il s’y installe en 1903. À son retour de Bruges, Le Sidaner souhaite en effet se poser. Auguste Rodin lui conseille de chercher du côté de Beauvais où il va rester un an. Puis, grâce à son ami le céramiste Auguste Delaherche, il découvre Gerberoy où il loue tout d’abord une maison. Puis, en février 1904, il achète une demeure qu’il aménage à son goût et dont il façonne le jardin. Pendant près de 40 ans, il va y venir très régulièrement. Effectivement, entre ses voyages et sa demeure de Versailles, il passe la moitié de son temps dans l’Oise. C’est là qu’il va peindre la plupart de ses plus belles toiles. Et notamment ses séries célèbres de tables desservies au jardin, mises en scène avec quelques éléments indiquant une présence humaine, à peine suggérée.
C’est justement avec La Table qu’il obtient un vif succès doublé d’un achat par l’Etat au Salon de 1902 où il a exposé ses vues de Gerberoy pour la première fois.
On lui propose aussi des expositions dans le monde entier auxquelles il se rend volontiers : 1910 et 1912, il participe au jury du Carnegie Institute à Pittsburgh ; il y retourne exposer en 1921 et recevoir le prix du Carnegie Institute en 1925 (La fenêtre sur la baie) ; 1914, la Biennale de Venise lui consacre une salle entière ; 1920, il participe au Salon des Artistes français à Bruxelles ; 1921, il expose au Carnegie Institute à Pittsburgh ; 1924, il expose à la galerie d’Art belge à Bruxelles ; 1929, il fait une exposition itinérante aux Etats-Unis ; 1933, il présente une exposition particulière à la galerie Charpentier.
Il reçoit de nombreux honneurs : 1914, il est promu Officier de la Légion d’honneur ; en 1929, il est élu membre associé de l’Académie Royale de Belgique[6] et Officier de l'Ordre de Léopold ; le 1er février 1930, il est élu membre de l’Académie des BA où il succède au fauteuil de son ami Ernest Laurent ; en 1937, il devient président de l’Académie des Beaux-Arts.
Jusqu’aux dernières années de sa vie, il continue à travailler avec acharnement et à accepter de nombreuses propositions d’expositions ; le succès est toujours là. Il partage son temps entre les voyages, Gerberoy et Versailles[7] où il meurt en juillet 1939.
Beauvais, Gerberoy et Versailles. Chacune de ses résidences lui offre l’occasion d’en décliner tous les aspects, selon l’heure et la saison, avec cette touche de mystère qui le fit surnommer par le critique Charles Saunier, « le Maeterlink de la peinture »[8].
Les toiles peintes par Le Sidaner au début du siècle sont les plus représentatives de la peinture intimiste : une vision sentimentale des choses et de la nature, entre réalisme et idéalisme. Les tons sourds qu’il utilise sont alors à l’opposé de ceux, criant de couleurs, employés par les peintres de l’avant-garde. Henri Le Sidaner traduit un désir d’intériorité par la qualité de sa lumière et de ses touches toutes en harmonie. Aucune présence humaine ne trouble l’immobilité et le silence de ses paysages de villes endormies et de ses tables. Il privilégie les heures indécises, surtout celles du crépuscule « entre chien et loup » qui se traduit par des ombres vaporeuses. Cet intimiste de paysage pratique un impressionnisme doublé d’un symbolisme modéré.
Les toiles des années 20 témoignent d’une véritable maturité artistique. La touche est devenue plus franche, la lumière moins indécise, les gammes plus audacieuses et éclatantes, tout en conservant cette pâleur qui fait la signature et l’originalité de ses toiles. Les motifs restent essentiellement intimistes ; une fenêtre ou un banc suffisent.
Après sa disparition, Le Sidaner est oublié du public et des historiens, mais garde l'estime des collectionneurs anglo-saxons. La publication en 1989 du catalogue raisonné Le Sidaner - L'Oeuvre peint et gravé est une nouvelle consécration. Peu à peu sa cote remonte pour atteindre des sommes importantes. En octobre 2004 à Drouot, La Grande Porte est vendue 122.000 euros.
Il est représenté au Musée Groeninge à Bruges, aux Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles, aux États-Unis dans la Collection Phillips à Washington, à l'Indianapolis Museum of Art et dans différentes collections particulières, au Canada au Musée des Beaux-Arts de Montréal, au Pays Bas au Singer Museum de Laren, en Suisse au Musée d'art et d'histoire de Genève, en Grande-Bretagne dans différentes collections particulières, enfin en France au Musée Marmottan à Paris, au Musée des Beaux-Arts de Marseille et de Rennes, au Musée d'Art et d'Histoire de Dreux et auprès de la ville de Locronan, seule ville à posséder une oeuvre (pastel), don de l'artiste en 1933 lors de l'ouverture de son musée.
« Il a vécu en intimiste délicat et recueilli. Voir ses tableaux, c’est voir le reflet exact de son caractère et de son âme. Il ne lui est rien « arrivé », sinon un lent bonheur et finalement la gloire, comme une de ces touches dorées, légères et suprêmes qu’il pose sur la grisaille d’un site calme et silencieux ».[9]
[1] In : Gabriel MOUREY.- Des hommes devant la nature…, op. cit., p. 64.
[2] A la première exposition de la « Société » dans la grande salle de la galerie Georges Petit, Le Sidaner présente six nouvelles toiles de Bruges ; la plus importante est sans conteste L’Orangerie.
[3] En 1925, la galerie propose une grande rétrospective de son œuvre ; le catalogue est préfacé par Camille Mauclair. Une exposition particulière lui y est consacrée en 1927.
[4] Il expose à la galerie Goupil à partir de 1902, puis régulièrement après : 1905, 1906, 1908, 1909, 1910.
[5] Henri Le Sidaner découvre la Bretagne en 1913, à l'âge de 51 ans. Il est immédiatement séduit par le charme de la région. Dinan, Fougères, Landerneau, Le Croisic, Tréguier, Pont-Aven, Pontrieux, Quimper, Quimperlé... De ces villes où il séjourne régulièrement jusqu'en 1923, naissent de nombreuses oeuvres.
[6] Il bénéficie en 1931 d’une importante rétrospective à Bruxelles, inaugurée par la reine Astrid.
[7] Il avait en horreur la vie parisienne, d’attirer les amateurs dans son atelier, de recevoir, d’aller dans le monde. Il résidait à Versailles le long de l’année scolaire pour l’éducation de ses enfants, et ne restait à Gerberoy que pour les vacances.
[8] Charles SAUNIER, «La Société Nouvelle de peinture et de sculpture à la Galerie Georges Petit», La Revue Blanche, janvier-avril 1901, p. 541.
[9] Camille MAUCLAIR.- Henri Le Sidaner.- Paris : H. Floury ; Galerie Georges Petit, 1928. p. 10.