Albert Bartholomé
BARTHOLOME, Paul-Albert (Thiverval 1848 - Paris 1928) :
Ce sculpteur débuta d’abord comme peintre. Il fut l’élève de Barthélemy Menn à Genève, puis de Jean-Léon Gérôme (1824-1904) à l’Ecole des Beaux-arts de Paris. De 1879 à 1886 il envoie au Salon des scènes anecdotiques, des portraits qui dans leur réalisme et l’expression des personnages, sont proches de Jules Bastien-Lepage (1848-1884). A cette époque, il réalise plusieurs pastels de nu, dont le modèle est Suzanne Valadon à qui il présente Degas, devenu son meilleur ami (ils entretiennent également une importante relation épistolaire). Degas l’aurait orienté vers la sculpture à la mort de son épouse en 1887. Il entreprend alors sa première sculpture funéraire sur la tombe de celle-ci, érigée au cimetière de Boulliant près de Crépy-en-Valois. Ce fut le bon choix ; il obtint très vite des honneurs et commandes officiels. Son œuvre la plus célèbre est le Monument aux morts à l’entrée du cimetière du Père-Lachaise, sur lequel il travaille de 1889 à 1899 à la suite d’une commande de l’Etat et de la Ville de Paris. La réplique en plâtre, exposée en 1895 au Salon de la Société Nationale, lui valut une renommée importante et d’autres commandes pour des monuments funéraires.
Il est également l’auteur du Monument commémoratif des gens du Palais de la Cour d’appel de Paris, celui de Meilhac en 1906 (Paris, cimetière Montmartre), de Benoît Malon en 1909 (Paris, Cimetière du Père-Lachaise), du Monument de Jean-Jacques Rousseau en 1912 pour le Panthéon[1] (plâtre au Musée d’Orsay), du Monument de Pluviôse pour le cimetière de Belfort et du projet inachevé d’un Monument aux morts de la guerre de 1914-1918 des ouvriers du Creusot. Il se tourne parfois vers des portraits et des bustes, tel le masque à l’effigie du collectionneur Tadamasa Hayashi [2](1853-1906) (1892, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle de Calais et Musée d’Orsay). Ses autres sculptures de petites tailles sont souvent des répliques ou des inspirations des sculptures détachées du monument du Père-Lachaise, éditées en bronze ou en marbre telles La Pleureuse ou l’Enfant mort qu’il présente en 1903 à la « Société Nouvelle » et au Salon. « L’art de Bartholomé associe le calme du geste et de l’attitude à l’expression sentimentale. »[3]
Après avoir, durant de longues années, participé au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, il en devient président[4]. Il travaille jusqu’à la fin de sa vie dans les ateliers qu’il avait installés rue Raffet (1 bis, Paris XVIe) dans lesquels Degas y séjourna souvent et où la dernière photo du peintre fut prise. C’est à lui, et au fondeur Hébrard, que les héritiers de Degas confient le soin d’éditer les sculptures du peintre, qu’il avait jusque là refusé de faire couler en bronze malgré la demande du marchand Vollard.
« Dans notre sculpture française, assurément belle, mais comptant moins de grands artistes que notre admirable peinture, un artiste comme M. Albert Bartholomé aura sa place au premier rang. »[5]
Aux obsèques solennelles de Rodin à Meudon le 25 novembre 1917, il fait un discours.
Le Musée d’Orsay possède
Dans la serre (1881, peinture), La Musique (1907 - 1912, plâtre), La Vérité, La Philosophie et la Nature (1907 - 1912, plâtre), La Gloire (1907 - 1912, plâtre), Fillette pleurant (vers 1894, bronze).
[1] Commandé en 1907.
[2] La baron Tadmasa Hayashi, joue un rôle essentiel dans la constitution d’art japonais en France. Assistant du commissaire Wakaï pour organiser le pavillon japonais à l’Exposition universelle de 1878 en qualité d’agent et d’interprète, fin lettré et ami des Goncourt, il fut aussi un collectionneur averti d’art occidental. Il reste en France jusqu’en 1905.
[3] Henri MARTINI.- Sculpture en France.- Paris : Editions Rieder, 1928 (Coll. L’art français depuis vingt ans). p. 56.
[4] Il l’est en 1921 : son nom est mentionné dans le procès verbal concernant une commande d’un Monument à Puvis de Chavannes (CARAN : F21 4856).
[5] Camille MAUCLAIR, « Albert Bartholomé », L'Art décoratif, n°50, novembre 1902, p. 309-318.
- Invité en 1903.
Ce sculpteur débuta d’abord comme peintre. Il fut l’élève de Barthélemy Menn à Genève, puis de Jean-Léon Gérôme (1824-1904) à l’Ecole des Beaux-arts de Paris. De 1879 à 1886 il envoie au Salon des scènes anecdotiques, des portraits qui dans leur réalisme et l’expression des personnages, sont proches de Jules Bastien-Lepage (1848-1884). A cette époque, il réalise plusieurs pastels de nu, dont le modèle est Suzanne Valadon à qui il présente Degas, devenu son meilleur ami (ils entretiennent également une importante relation épistolaire). Degas l’aurait orienté vers la sculpture à la mort de son épouse en 1887. Il entreprend alors sa première sculpture funéraire sur la tombe de celle-ci, érigée au cimetière de Boulliant près de Crépy-en-Valois. Ce fut le bon choix ; il obtint très vite des honneurs et commandes officiels. Son œuvre la plus célèbre est le Monument aux morts à l’entrée du cimetière du Père-Lachaise, sur lequel il travaille de 1889 à 1899 à la suite d’une commande de l’Etat et de la Ville de Paris. La réplique en plâtre, exposée en 1895 au Salon de la Société Nationale, lui valut une renommée importante et d’autres commandes pour des monuments funéraires.
Il est également l’auteur du Monument commémoratif des gens du Palais de la Cour d’appel de Paris, celui de Meilhac en 1906 (Paris, cimetière Montmartre), de Benoît Malon en 1909 (Paris, Cimetière du Père-Lachaise), du Monument de Jean-Jacques Rousseau en 1912 pour le Panthéon[1] (plâtre au Musée d’Orsay), du Monument de Pluviôse pour le cimetière de Belfort et du projet inachevé d’un Monument aux morts de la guerre de 1914-1918 des ouvriers du Creusot. Il se tourne parfois vers des portraits et des bustes, tel le masque à l’effigie du collectionneur Tadamasa Hayashi [2](1853-1906) (1892, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle de Calais et Musée d’Orsay). Ses autres sculptures de petites tailles sont souvent des répliques ou des inspirations des sculptures détachées du monument du Père-Lachaise, éditées en bronze ou en marbre telles La Pleureuse ou l’Enfant mort qu’il présente en 1903 à la « Société Nouvelle » et au Salon. « L’art de Bartholomé associe le calme du geste et de l’attitude à l’expression sentimentale. »[3]
Après avoir, durant de longues années, participé au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, il en devient président[4]. Il travaille jusqu’à la fin de sa vie dans les ateliers qu’il avait installés rue Raffet (1 bis, Paris XVIe) dans lesquels Degas y séjourna souvent et où la dernière photo du peintre fut prise. C’est à lui, et au fondeur Hébrard, que les héritiers de Degas confient le soin d’éditer les sculptures du peintre, qu’il avait jusque là refusé de faire couler en bronze malgré la demande du marchand Vollard.
« Dans notre sculpture française, assurément belle, mais comptant moins de grands artistes que notre admirable peinture, un artiste comme M. Albert Bartholomé aura sa place au premier rang. »[5]
Aux obsèques solennelles de Rodin à Meudon le 25 novembre 1917, il fait un discours.
Le Musée d’Orsay possède
Dans la serre (1881, peinture), La Musique (1907 - 1912, plâtre), La Vérité, La Philosophie et la Nature (1907 - 1912, plâtre), La Gloire (1907 - 1912, plâtre), Fillette pleurant (vers 1894, bronze).
[1] Commandé en 1907.
[2] La baron Tadmasa Hayashi, joue un rôle essentiel dans la constitution d’art japonais en France. Assistant du commissaire Wakaï pour organiser le pavillon japonais à l’Exposition universelle de 1878 en qualité d’agent et d’interprète, fin lettré et ami des Goncourt, il fut aussi un collectionneur averti d’art occidental. Il reste en France jusqu’en 1905.
[3] Henri MARTINI.- Sculpture en France.- Paris : Editions Rieder, 1928 (Coll. L’art français depuis vingt ans). p. 56.
[4] Il l’est en 1921 : son nom est mentionné dans le procès verbal concernant une commande d’un Monument à Puvis de Chavannes (CARAN : F21 4856).
[5] Camille MAUCLAIR, « Albert Bartholomé », L'Art décoratif, n°50, novembre 1902, p. 309-318.