écrivains, hommes de lettres, critiques d’arts, peintres, collectionneurs, conservateurs, journalistes…
La Société Nouvelle est donc lancée et aidée par Mourey et Petit, mais ils ne sont pas les seuls à les promouvoir, les critiques vont faire la bonne fortune des membres de la SN.
Rappelons que La « Belle Epoque » c’est aussi l’ère triomphante du livre (création des grandes maisons d’édition) et du journal (quotidiens nationaux, provinciaux, revues etc).
La presse vit alors une période glorieuse ; c’est son âge d’or depuis la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
La multiplication des journaux et revues multiplie d’autant les critiques. On imagine aisément les retombées positives pour nos artistes.
En effet, la presse participe pour beaucoup à leur notoriété, d’autant qu’elle est quasi unanime à reconnaître la qualité de la « Société Nouvelle » :
Tous les plus grands critiques cette époque ont commenté avec ferveur les œuvres de la SN (Mauclair, Geffroy, Alexandre, Marx, Morrice, Saglio).
Mais notons tout de même que ces critiques sont pour la plupart assez hostiles aux nouvelles créations et qu’ils restent assez « classiques » dans leurs goûts.
Exemple : Vauxcelles est un de ceux là et il était un des plus influents au début du XXe siècle.
Il donnera son nom au fauvisme et plus tard au cubisme.
D'un esprit très conservateur, il ne comprit jamais les démarches avant-gardistes, et tenta avec acharnement de discréditer la cause cubiste.
Dans ce contexte, la critique artistique devient une « institution » puissante, dont la « Société Nouvelle » va tirer le meilleur profit.
Les critiques n’en finissent plus de les encenser en usant de qualificatifs plus flatteurs les uns que les autres ; il est même question « d’aristocratie de peintres
Les artistes de la « Société Nouvelle » sont considérés comme étant les meilleurs représentants de l’art français, « l’élite, le dessus du panier du Salon de la Nationale »[1] :
Certains critiques sont assurés de trouver dans cette société une tradition esthétique qui ne bouscule pas les goûts et qui sont, par là même, très loin des « égarements » chromatiques et esthétiques d’autres contemporains :
Comme le notent les journalistes, ces expositions sont au goût de la bourgeoisie parisienne.
Parfois, moins « aveuglée » ou moins noyée dans un enthousiasme systématique dont la répétition devient lassante, la critique prend conscience d’une certaine frilosité vis-à-vis de la modernité. Tout en glorifiant la « Société Nouvelle », elle constate et regrette qu’elle ne soit pas le berceau de plus de jeunesse d’esprit et de nouvelles recherches esthétiques.
Ces critiques sont aussi souvent des écrivains, des gens de lettres, des historiens de l’art ou membres des institutions publiques. Leur influence est grande.
Vauxcelles, Mauclair, Proust, Bénédite (conservateur du Luxembourg), font partie d’un même microcosme, social, intellectuel et artistique ; ils se côtoient et se congratulent mutuellement.
Les membres de la Société Nouvelle en font partie aussi.
Les relations privilégiées entre les peintres et les gens de lettres ne datent pas d’aujourd’hui.
Les écrits de Baudelaire sur Delacroix, de Champfleury sur Courbet ou de Zola sur Manet montrent une fascination réciproque.
On retrouve cette alchimie entre les critiques et les membres de la Société Nouvelle.
Les critiques sont admis dans les salons littéraires et les cercles artistiques, et deviennent souvent des personnalités de la vie parisienne, comme en témoignent leurs très nombreux portraits[2]. On peut parler de critique mondaine.
NOTES
[1] Thiebault-Sisson, Gil Blas, n°9289, 17 mars 1905, p. 1.
[2] Entre autres, nous pouvons citer les portraits de Meunier et Claus pour Lemonnier, de Rodin et Carrière pour Geffroy (musée d'Orsay)…
Rappelons que La « Belle Epoque » c’est aussi l’ère triomphante du livre (création des grandes maisons d’édition) et du journal (quotidiens nationaux, provinciaux, revues etc).
La presse vit alors une période glorieuse ; c’est son âge d’or depuis la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
La multiplication des journaux et revues multiplie d’autant les critiques. On imagine aisément les retombées positives pour nos artistes.
En effet, la presse participe pour beaucoup à leur notoriété, d’autant qu’elle est quasi unanime à reconnaître la qualité de la « Société Nouvelle » :
- quotidiens (Le temps, le Figaro, Gil Blas…)
- revues d’art spécialisées les revues d’art (Art et Décoration, Bulletin de l’art ancien et moderne)
- revues de culture générale plus élitistes comme le Mercure de France.
Tous les plus grands critiques cette époque ont commenté avec ferveur les œuvres de la SN (Mauclair, Geffroy, Alexandre, Marx, Morrice, Saglio).
Mais notons tout de même que ces critiques sont pour la plupart assez hostiles aux nouvelles créations et qu’ils restent assez « classiques » dans leurs goûts.
Exemple : Vauxcelles est un de ceux là et il était un des plus influents au début du XXe siècle.
Il donnera son nom au fauvisme et plus tard au cubisme.
D'un esprit très conservateur, il ne comprit jamais les démarches avant-gardistes, et tenta avec acharnement de discréditer la cause cubiste.
Dans ce contexte, la critique artistique devient une « institution » puissante, dont la « Société Nouvelle » va tirer le meilleur profit.
Les critiques n’en finissent plus de les encenser en usant de qualificatifs plus flatteurs les uns que les autres ; il est même question « d’aristocratie de peintres
Les artistes de la « Société Nouvelle » sont considérés comme étant les meilleurs représentants de l’art français, « l’élite, le dessus du panier du Salon de la Nationale »[1] :
Certains critiques sont assurés de trouver dans cette société une tradition esthétique qui ne bouscule pas les goûts et qui sont, par là même, très loin des « égarements » chromatiques et esthétiques d’autres contemporains :
Comme le notent les journalistes, ces expositions sont au goût de la bourgeoisie parisienne.
Parfois, moins « aveuglée » ou moins noyée dans un enthousiasme systématique dont la répétition devient lassante, la critique prend conscience d’une certaine frilosité vis-à-vis de la modernité. Tout en glorifiant la « Société Nouvelle », elle constate et regrette qu’elle ne soit pas le berceau de plus de jeunesse d’esprit et de nouvelles recherches esthétiques.
Ces critiques sont aussi souvent des écrivains, des gens de lettres, des historiens de l’art ou membres des institutions publiques. Leur influence est grande.
Vauxcelles, Mauclair, Proust, Bénédite (conservateur du Luxembourg), font partie d’un même microcosme, social, intellectuel et artistique ; ils se côtoient et se congratulent mutuellement.
Les membres de la Société Nouvelle en font partie aussi.
Les relations privilégiées entre les peintres et les gens de lettres ne datent pas d’aujourd’hui.
Les écrits de Baudelaire sur Delacroix, de Champfleury sur Courbet ou de Zola sur Manet montrent une fascination réciproque.
On retrouve cette alchimie entre les critiques et les membres de la Société Nouvelle.
Les critiques sont admis dans les salons littéraires et les cercles artistiques, et deviennent souvent des personnalités de la vie parisienne, comme en témoignent leurs très nombreux portraits[2]. On peut parler de critique mondaine.
NOTES
[1] Thiebault-Sisson, Gil Blas, n°9289, 17 mars 1905, p. 1.
[2] Entre autres, nous pouvons citer les portraits de Meunier et Claus pour Lemonnier, de Rodin et Carrière pour Geffroy (musée d'Orsay)…