La presse est unanimement positive et les articles sont élogieux chaque année.
On ne mettra pas en doute l’objectivité et l’intégrité professionnelles de ces critiques, mais tout laisse à penser aussi que les amitiés ne sont pas étrangères à ce déluge d’honneurs.
Les artistes qui exposent dans cette Société bénéficient donc globalement d'une très bonne image auprès de la critique mais également auprès des institutions officielles.
Ils sont soutenus par les pouvoirs publics ; ce soutien contribue, en partie, à les faire vivre.
Les instances officielles se sont très tôt intéressées aux membres de la SN.
Pour la plupart et à des degrés divers, ces artistes ont été très tôt en relation avec l’Etat qui les gratifie vite de bourses, prix, titres honorifiques, commandes, voire de fonctions officielles pour certains. (Simon devient directeur du musée Jacquemart-André de 1937 à 1943 et Besnard celui de la Villa Médicis en 1912 et de l'Ecole des Beaux-Arts en 1923. Simon et Prinet sont professeurs à l’Ecole des Beaux-Arts[1].)
Les achats de l’Etat sont clairement identifiables grâce aux Archives nationales qui recensent, par exemple, pour les artistes dit de la « Bande Noire », le nombre de dossiers suivants (ils contiennent chacun plusieurs actes)[2] :
Il est important de rappeler que la Ville de Paris est un des plus gros acheteurs du Salon pour les décorations d’édifices publics, anciens ou nouveaux. En plus des achats directs, l’administration procède à des commandes quand la notoriété des artistes est bien établie.
La liste est longue : Martin décore des mairies, Besnard des théâtres et musées, Ménard des universités, La Touche des ministères…
L’Etat français, en ce début du siècle, est en pleine puissance ; elle dépasse largement l’Héxagone et s’étend en dehors de la métropole, pour s’affirmer aussi artistiquement dans ses colonies.
Grâce encore à Léonce Bénédite, le musée des Beaux-Arts d’Alger, par exemple, propose, outre des œuvres des artistes aujourd'hui qualifiés de « prestigieux » (Matisse, Monet, Puvis de Chavannes, Picasso, Morisot, Sisley, Maufra, Redon, Renoir), un nombre non négligeable de celles de nos membres de la « Société Nouvelle » : Despiau (7), Besnard (1), Blanche (4), Cottet (3), Martin (Paysage), Prinet (4), Simon (2), Maillol (7), Poupelet (3 vaches, 1 nu, 2 dessins), Rodin (4 dessins et 4 sculptures).
NOTES
[1] Lorsque Simon est nommé Président en 1931, il reçoit un courrier de félicitations de la part de Walter Gay. (Correspondance Simon, Coll. Part.)
[2] L’Etat achète aussi des œuvres de Jeanne Simon, l’épouse de Lucien et sœur d’André Dauchez (Arch. Nat., F21 4272).
[4] Arch. Nat., F21 4272.
On ne mettra pas en doute l’objectivité et l’intégrité professionnelles de ces critiques, mais tout laisse à penser aussi que les amitiés ne sont pas étrangères à ce déluge d’honneurs.
Les artistes qui exposent dans cette Société bénéficient donc globalement d'une très bonne image auprès de la critique mais également auprès des institutions officielles.
Ils sont soutenus par les pouvoirs publics ; ce soutien contribue, en partie, à les faire vivre.
Les instances officielles se sont très tôt intéressées aux membres de la SN.
Pour la plupart et à des degrés divers, ces artistes ont été très tôt en relation avec l’Etat qui les gratifie vite de bourses, prix, titres honorifiques, commandes, voire de fonctions officielles pour certains. (Simon devient directeur du musée Jacquemart-André de 1937 à 1943 et Besnard celui de la Villa Médicis en 1912 et de l'Ecole des Beaux-Arts en 1923. Simon et Prinet sont professeurs à l’Ecole des Beaux-Arts[1].)
Les achats de l’Etat sont clairement identifiables grâce aux Archives nationales qui recensent, par exemple, pour les artistes dit de la « Bande Noire », le nombre de dossiers suivants (ils contiennent chacun plusieurs actes)[2] :
Il est important de rappeler que la Ville de Paris est un des plus gros acheteurs du Salon pour les décorations d’édifices publics, anciens ou nouveaux. En plus des achats directs, l’administration procède à des commandes quand la notoriété des artistes est bien établie.
La liste est longue : Martin décore des mairies, Besnard des théâtres et musées, Ménard des universités, La Touche des ministères…
- Entre 1903 et 1910, Albert Besnard exécute quatre panneaux d’inspiration symboliste pour le vestibule d’entrée du musée, Petit-Palais : La Mystique, La Plastique, La Pensée et La Matière.
- Lucien Simon, un des plus sollicités, reçoit par exemple une commande pour l'escalier du public au palais du Luxembourg qu’il réalisera avec Maurice Denis.[4]
L’Etat français, en ce début du siècle, est en pleine puissance ; elle dépasse largement l’Héxagone et s’étend en dehors de la métropole, pour s’affirmer aussi artistiquement dans ses colonies.
Grâce encore à Léonce Bénédite, le musée des Beaux-Arts d’Alger, par exemple, propose, outre des œuvres des artistes aujourd'hui qualifiés de « prestigieux » (Matisse, Monet, Puvis de Chavannes, Picasso, Morisot, Sisley, Maufra, Redon, Renoir), un nombre non négligeable de celles de nos membres de la « Société Nouvelle » : Despiau (7), Besnard (1), Blanche (4), Cottet (3), Martin (Paysage), Prinet (4), Simon (2), Maillol (7), Poupelet (3 vaches, 1 nu, 2 dessins), Rodin (4 dessins et 4 sculptures).
NOTES
[1] Lorsque Simon est nommé Président en 1931, il reçoit un courrier de félicitations de la part de Walter Gay. (Correspondance Simon, Coll. Part.)
[2] L’Etat achète aussi des œuvres de Jeanne Simon, l’épouse de Lucien et sœur d’André Dauchez (Arch. Nat., F21 4272).
[4] Arch. Nat., F21 4272.